À propos du Champ d’Asile, réponse à Claude Thiébaut

Abstract

J’inclinerais à penser que l’erreur dans l’appellation Champ d’Asole (qu’il faut effectivement lire Champ d’Asile, comme vous le suggérez dans votre article) n’est pas imputable à une quelconque stratégie d’occultation de la part de Saint-John Perse, mais s’explique plutôt par le souci de faire une transcription fidèle de la graphie erronée du Curé scripteur : cette erreur serait donc restituée à dessein dans des guillemets de citation, procédé qui se répète d’ailleurs dans la suite de la lettre d’Alexis Leger à Francis Jammes. C’est un geste qui implique la reconnaissance implicite, autant chez le destinataire que le destinateur de la graphie correcte du toponyme, d’autant que le Champ d’Asile est plus connu aux Iles et au Texas/Louisiane qu’en métropole. À un désir de détourner l’attention du lecteur fait obstacle, à mon sens, l’admiration avouée de Saint-John Perse pour Napoléon. L’exposition Les grands hommes de Saint-John Perse organisée à la Fondation (juillet 1997-janvier 1998) consacre en effet toute une vitrine à Napoléon où figure, entre autres documents, « l’image pieusement conservée » dont vous auriez souhaité retrouver la trace2 . Pour en savoir plus, le lecteur peut se référer à l’article de Malek Chéhab intitulé Des Français à la conquête du Texas3 , qui se réfère à l’épisode du Champ d’Asile.