dc.description.abstract | L’abondante littérature que les intellectuels ont suscitée s’inscrit dans un cadre chronologique que l’on peut commodément dater et provisoirement borner. À la veille de la première Guerre mondiale paraissait le livre de E. Berth, Les méfaits des intellectuels (1914). Le titre provocateur de ce recueil d’articles, publiés entre 1905 et 1908, a davantage retenu l’attention que son contenu, précédé d’une longue préface de trente-huit pages signée par G. Sorel et généralement ignorée. Un siècle après, D. Lindenberg a posé la question Y a-t-il un parti intellectuel en France ? (2013). Dans l’essai ainsi intitulé, il revient sur les objectifs, les enjeux, les contradictions de ce « parti » qui a eu ses héros plus ou moins célèbres et diversement honorés. Entre ces deux dates les discours sur les intellectuels se sont multipliés, que les intéressés se sont eux-mêmes employés à nourrir. On rappellera donc, dans un premier temps, comment s’est opérée cette sédimentation idéologique qui sert d’assise aux débats d’aujourd’hui. Un deuxième point sera fait sur l’apport des historiens à la connaissance des « intellectuels » qu’ils ont résolument annexés à leurs domaines d’études. On soulignera enfin l’intérêt que présentent les principales analyses sociologiques dont ce « groupe social » s’est trouvé justiciable. | fr |