Conflit et temporalité. Le rôle de la « radicalité » dans la mise en place d’un ordre du monde
Date
2019Publisher
L'HarmattanPlace of publication
Paris, FranceSource
Discours et parcours de radicalisation et de violence. Radicalisme(s), Radicalisation(s), Radicalité(s), Violence(s)Pages
25-46Google Scholar check
Metadata
Show full item recordAbstract
La discussion autour des attaques terroristes abjectes perpétrées sur le sol européen les dernières années et la mise de fait de l’Europe au pas de la guerre semble aujourd’hui se concentrer sur le terme extrêmement fragile de « radicalité ». À mon avis, en parlant d’Islam « radical » pour comprendre les pratiques des combattants islamistes à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières, nous tentons de transformer un phénomène politique et idéologique en un phénomène culturel. Le langage de la « barbarie », du « carnage », de la « radicalisation », la tentative de sociologisation et de psychiatrisation de ces phénomènes est un procès civilisationnel qui nie la réalité et non une voie de compréhension à la recherche des moyens nécessaires à une réponse appropriée. Je pense que nous manquons la distance nécessaire pour affronter la réalité qui nous touche. Je propose de prendre le recul théorique, et du coup temporel, nécessaire pour examiner la mise en place de la décision musulmane et la comprendre de l’intérieur de la théorie du décisionnisme descriptif (Deskriptiver Dezisionismus) de Panajotis Kondylis. Dans un premier temps alors, je rappelle les lignes directrices de l’analyse polémologique du monde par Kondylis en prenant l’exemple de l’Islam. Dans un deuxième temps, j’examine la place et le rôle des extrêmes dans toute construction d’un ordre du monde, d’une décision. Dans un troisième temps, j’analyse l’ordre politique Occidental qui a vaincu le djihad islamique au moment de sa première grande expansion : Byzance ou les Rûm.